"Je me suis demandé comment on pourrait faire entrer un vaisseau spatial dans quelque chose de très petit. Il ne m'a fallu qu'une petite heure pour avoir une idée sur la question" déclara Van Den Broeck. "Mais cela ne marcherai pas, alors j'ai laissé mon idée dormir dans un tiroir pendant quelques mois".
En 1997, il finit par repenser à son idée et trouva un moyen de résoudre des obstacles théoriques majeurs envers le voyage par distorsion de l'espace-temps.
Van Den Broeck commença par améliorer les calculs déjà effectuées par le physicien mexicain Miguel Alcubierre, qui enthousiasma ses collègues il y a quelques années en affirmant que le voyage plus rapide que la lumière au travers de l'espace-temps ne relèverai plus seulement de la science fiction.
Alcubierre proposait une bulle, une petite région où un vaisseau se mettrait à l'abri. Devant cette bulle, on contracterait l'espace, et on le mettrait en expansion sur l'arrière, ce qui permettrait au vaisseau de littéralement surfer sur l'espace temps, et de se déplacer plus vite que la lumière ne le fait.
De nombreux physiciens étaient dubitatifs.
"Il y a beaucoup de contraintes qui s'opposent à la bulle," expliqua Larry Ford, un professeur de physique de l'Université de Tuft qui réfuta la théorie en 1997. "Elle doit être très mince et elle demande que l'on fournisse une quantité de masse négative qui serait plus grande que ce que l'on trouve dans l'univers observable."
"Les solutions des équations d'Alcubierre demanderaient l'énergie d'un milliard de galaxies", déclara Ford, "c'est une quantité de masse négative totalement irréaliste qui doit être utilisée."
Mais quelques semaines plus tard, Van Den Broeck trouve un palliatif au difficultés soulevées par Ford. Il trouva une solution particulière aux équations d'Alubierre qui ne demanderait plus que de fournir un gramme d'antimatière pour dépasser la vitesse de la lumière, un grand pas en avant par rapport au milliard de galaxie demandées précédemment.
"J'ai imaginé une bulle microscopique qui ne demande donc pas tant d'énergie. Mais le problème c'est d'y faire entrer un vaisseau spatial."
La solution de Van Den Broeck est un paradoxe de la physique: Faire grandir la bulle de l'intérieur, tandis qu'elle reste modeste pour le monde extérieur.
"Prenez une bulle plus petite que le noyau d'un atome, mais dont le diamètre peut être de deux cent mètres," dit-il. "Mieux encore, l'augmentation du volume de la bulle ne demande pas tant d'énergie. C'est là la grande surprise."
Les résultat des travaux de Van Den Broeck, qui vont sans doute enflammer les amateurs de Star Trek, sont publiés sur le site des Laboratoires Nationaux de Los Alamos.
Alors qu'Alcubierre prévoyait une bulle sphérique, Van Den Broeck voit plutôt une bulle en forme de bouteille avec un vaste intérieur et un faible masse. En d'autres termes, on pourrait y placer un vaisseau spatial, tandis que l'entrée qui nécessite de l'antimatière serait très petite.
Ford dit que l'idée est intéressante mais ne fonctionne pas.
"Le problème est que l'on ne dite pas comment faire entrer le vaisseau dans la bulle, comme un bateau en modèle réduit dans une bouteille. Peronne ne sait comment agrandir l'entrée sans consommer de vaste quantités d'énergie."
Van Den Broeck est d'accord. Bien que sa bulle pourrait consommer seulement un gramme d'anti matière pour fonctionner, il n'est pas encore possible aujourd'hui de fabriquer ce gramme. Et il y a d'autres problèmes.
Van Den Broeck ne sous-estime pas les difficultés de ce qui reste encore une proposition théorique. "Pour créer une bulle d'espace temps distordu, il faut manipuler l'espace temps à une très petite échelle et nous ne savons pas encore le faire."
Voici un exemple extrait du site alors public xxx.lanl.gov: L'idée de Chris Van der Broek de transporter des objets plus vite que la lumière dans une bulle d'espace temps.
La page originale sur le serveur des Los Alamos Laboratories.